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voyageur
Catégorisations ou auto-désignations des personnes faisant l’expérience de la migration.
"Mohajera-ye afghani dar inja ziyadand"(FA) - Les migrants afghans sont nombreux ici.
"Ah non, je ne dis jamais exilé, ça ne marche pas en arabe ! J’utilise le mot "mouhajir"" (Accueil de jour Secours Catholique, Calais 2019).
"Ham ider gharib ha, jab bahar jate ha to log sida dekhte ha ki ham bahar se aya aur police hamko rukhte ha. Isliye hamesha gharib mehsous karte ha" (UR) - nous sommes des étrangers, lorsque nous sortons, les gens voient tout de suite qu’on est venus d’ailleurs et la police nous arrête. C’est pourquoi nous nous sentons toujours étrangers/exilés (CHUM Paris, 2018).
"Man dar in chahr gharib am" (FA) - Je ne connais personne dans cette ville (dit un exilé afghan dans le Centre d’Hébergement d’Urgence Migrants Jean Quarré à Paris).
– Article « “Garhib” – l’éxilé » de Laurence Lécuyer et Amir Moghani sur le blog Azil.
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Les termes "migrant", "exilé", "réfugié" ayant une forte charge symbolique et politique, leurs usages et connotations varient selon les régions, les périodes, les locuteurs, les finalités.
"Migrant" désigne littéralement toute personne se déplaçant dans l’espace, d’une région à une autre, d’un pays à un autre.
"Exilé" désigne littéralement toute personne ayant quitté son pays quel que soit son statut dans le pays d’arrivée (demandeur d’asile, réfugié statutaire) ou sa situation administrative (dubliné, procédure normale, accelérée, clandestin, sans-papiers). "Exilé’ est utilisé par certains membres associatifs et militants pour éviter de faire la distinction, entre réfugiés (au sens statutaire) et "migrants économiques", mais aussi en raison de la charge négative du qualificatif "migrant" dans le paysage médiatique et politique. Des formes alternatives, plus personnalisées, ont émergé dans le milieu des collectifs parisiens : "personnes en migration" ou "personnes en exil" (en 2016).
Le mot "exil" (FR) se dit "ghorbat" en persan, "ghourba" en arabe, "jalawatan" ou "mosaferay" en pashto.
"gharib" au sens d’exilé est employé par les migrants afghans persanophones et dariphones ainsi que par les arabophones de divers pays. En arabe, le terme exilé renvoie à expatrié : on lui préfère le terme de "mouhajir" (le voyageur ou le pèlerin), terme employé par les personnes en migration elles-mêmes.
"Gharib" est compris autrement en ourdou, et désigne le pauvre dans sa dimension matérielle.
En arabe et en dari, "gharib" signifie également l’esseulé, l’étranger, le bizarre.
"gharb" en arabe évoque aussi l’Occident, que l’on retrouve dans le terme Maghreb, le Machrek étant l’Orient (voir « “Garhib” – l’éxilé »).
En Érythrée, "sideteana" c’est celui qui vit à l’étranger, en "sidet", en exil. C’est l’étranger, celui qui a quitté le pays et vit dans un autre pays.