ami
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amie
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andewal
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arkie
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chabab
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dost
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doust
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farda
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malgari
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rafiq
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sadiq
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zol

Définition -

Proche, personne avec qui l’on a des liens d’amitié ou de confiance. Dans le contexte migratoire, l’ami est une personne avec qui une partie de l’expérience du parcours ou des procédures a été partagée, souvent issue de sa communauté (un "frère") mais pas seulement. Ami.e peut aussi référer à un.e ami.e de cœur. Le terme d’ami est très proche, dans l’expérience migratoire, de celui de "frère". Voir également solidarité.

Exemple(s) -

"Jungal mien jab koi hadsa pesh ata to sab mil kar yakjehtagi ka aur ek dostre k madad karne mien sath dete" (UR) - Quand il y avait un accident dans la jungle, tout le monde travaillait ensemble dans la solidarité et l’entraide (Calais, 2016).

"Jungle mien ayada bhai chare ka nizam ta aur dosto k darmian khana ek sath khaya jata ta" (UR) - Dans la jungle, il y avait un système de fraternité et la nourriture était mangée ensemble entre amis (Calais, 2016).

"Nous sommes trois amis, soit ils nous logent tous les trois, soit on reste à la rue ensemble" (un jeune guinéen, un malien et un tchadien dans la Bulle du CPA, décembre 2017).

“Ya shabab asmaeuni” (AR) - "Ya chabab, listen to me" - "eh les gars, écoutez-moi" dit la personne à la tête d’une association d’aide aux demandeurs d’asile afin d’avoir l’attention des personnes présentes (Londres, novembre 2019). 

Commentaire -

Plusieurs migrants habitant la jungle de Calais évoquent des Anglais ou des Européens venant passer des "vacances" à la jungle.

La qualification de l’amitié en situation de migration prend souvent une forme de parenté, "mon frère" ou "ma sœur" désignant à la fois l’ami et le ressortissant d’une même région ou d’un même pays.
Dans les relations d’aide ou de soutien envers les bénévoles, dans lesquelles interviennent les données de genre et d’âge, les amitiés peuvent aussi obéir à des stratégies de réseaux et de bénéfices, créées pour des usages immédiats ou pour le plus long terme. Au croisement des représentations de la vulnérabilité, de l’aide et de l’altérité, ces amitiés peuvent être conjoncturelles, plus projetées que réelles et donc être potentiellement déçues.

"Farda" est une expression familière en arabe soudanais pour désigner une "paire" d’amis proches. Les formules d’interpellation et d’adresses sont nombreuses en arabe soudanais, par exemple "ya zol" - "eh pote" ; "ya chabab" - "les gars" ; "ya siyid" - "monsieur", "ya sahbi" - "mon pote". Le "ya" introduit l’interjection et peut se traduire par "eh" en français. L’expression en français "mon ami" est aussi utilisée par les exilés soudanais, souvent pour interpeler un aidant.

Beaucoup de personnes qui sont passées par la grande "Jungle de Calais" rapportent s’être fait beaucoup d’amis là, et que les solidarités et amitiés qui se sont mises en place là perdurent jusqu’à présent. 


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