maraude
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maraude sociale
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maraudeur
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social monitoring
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street team

Définition -

À l’origine "maraude" désigne le vol de denrées alimentaires et le pillage, et l’action de "rôder avec des intentions plus ou moins équivoques". Le mot, intraduisible en d’autres langues, désigne aujourd’hui les équipes mobiles qui viennent en aide aux personnes à la rue et vulnérables, c’est à dire aussi aux personnes en migration. Les maraudes concernent aussi bien les soins (maraudes MSF ou MDM), la distribution alimentaire ou d’autres formes de soutien (mise à l’abri d’urgence, informations et accès aux droits, maintien du lien social...) (voir Doyen 2022). Celui qui effectue une maraude est un "maraudeur".

Exemple(s) -

""Maraude" c’est le nom que l’on donne à la distribution de nourriture à Vintimille. On y inclut la recharge des téléphones et les premiers soins" (FR) (un soutien à Vintimille, juillet 2021).

"Ce n’est pas toujours simple les maraudes, le contexte peut être très tendu, les gens ont l’impression que l’on ne les aide pas assez" (N. Samu Social, mai 2021).

"Il y a beaucoup de groupes de maraudeurs qui sont fatigués, qu’il faut soutenir et remplacer" (Vintimille, juillet 2021).

"L’infobus fait des maraudes pour récolter des témoignages, et Human Rights Observers (HRO) documente les atteintes aux droits. Il y a aussi les maraudes d’Utopia 56" (un responsable de l’Auberge des Migrants, Calais, juillet 2020).

Commentaire -

La mobilité est centrale au cours des maraudes : les formes de distribution fixes, à l’instar du "border spot" de la frontière St Louis à Grimaldi, ne sont pas considérées comme une maraude.

Le mot "maraude" est un intraduisible. En anglais, il devient un "social monitoring", une "night-round" (litt. une ronde de nuit) ou encore des "street teams" selon les contextes.

Les maraudes engagent généralement un circuit précis, dans les campements parisiens, et donc des lieux de distribution ou d’accueil, à l’exemple des maraudes MDM à Vintimille, ou MSF à Briançon.

Les maraudes sont également dénommées des "aller vers", notamment par le Secours Catholique de Calais pendant le confinement, notamment pour recharger les téléphones portables à l’ancienne station BP

La Maraude-Migrants créée à Paris en 2016, cogérée par les associations Emmaüs Solidarité et France terre d’asile, avait pour mission d’informer les personnes en campement sur les modalités d’accès à la procédure d’asile et de réaliser un évaluation sociale et juridique des plus "vulnérables". En 2017, la pérennisation des campements a conduit au renouvellement du projet de la Maraude-Migrants, toujours financé par la Mairie de Paris et désormais uniquement confié à France terre d’asile (Doyen, 2022).


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