angosht
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aser atsabieti
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ashera
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bassamât
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empreintes
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fingar
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fingerprint
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gowati

Définition -

Empreintes et par extension “prise d’empreintes”. La prise d’empreintes fait partie du dispositif Dublin III, qui oblige à demander l’asile dans le premier pays européen atteint, et les empreintes digitales enregistrées sont conservées dans la base européenne EURODAC (depuis janvier 2003). Cette contrainte majeure, régulièrement décriée, est à l’origine de nombreux recours et de stratégies de contournement.

Exemple(s) -

"Police angosht gereft" (FA) - La police a pris mes empreintes.

"andi al-basamat" (AR) - j’ai les empreintes.

"angosht gereftan" (FA) - donner ses empreintes.

"angosht nadadom" (FA) - ne pas donner ses empreintes.

"kassar al-basamat" (AR) - casser les empreintes.

"zamar gowati Itali kedi" (PS) - mes empreintes sont en Italie.

"zyada logo ka finger print dostre momalik mien lage te" (UR) - Les empreintes de la plupart des gens étaient dans d’autres pays.

Commentaire -

"Trois doigts" évoque l’empreinte du camp de la Croix-Rouge de Vintimille (2016-2020).

En arabe, "bassamât", au pluriel, renvoie aux "empreintes" et "bassma" à "l’empreinte" au singulier, les deux pouvant être utilisés.

En tigrinya, "achera" signifie 10, comme les dix doigts de la main. "asar asabeti" (ou "asar asabetie") concerne les traces des doigts. À signaler également, perdre "achera" (TI) signifie perdre la trace de quelqu’un (cité par Samson Giorgis, interprète, séminaire Liminal, 19 février 2018).

Le fait que les empreintes conditionnent la possibilité et les délais pour déposer une demande d’asile est à l’origine de nombre d’expressions liées : donner/ne pas donner ses empreintes, "avoir ses empreintes", "casser les empreintes" dans le cadre d’une procédure de dédublinisation. La prise d’empreintes est souvent désignée par le nom du pays "basamat Yunan" signifiant les empreintes données en Grèce. Enfin, cette obligation génère des stratégies, telles que celles d’abîmer ses empreintes, par l’apposition de clous chauffés au feu, de liquides corrosifs, de colles...
L’empreinte a pris une telle importance symbolique que plusieurs périphrases se sont développées pour la désigner, comme, en arabe, "machi hannin" (je vais me faire du henné), "c’est pas le henna pour les mariages, c’est le henna pour les demandes d’asile !".

À signaler également : en Afghanistan, où la majorité de la population est analphabète, la signature dans les documents administratifs se fait souvent par l’empreinte, le terme utilisé est "angosht" (doigt) ou même "shast" (le pouce).

Ressource(s) -

 Article « Fingerprint-basamat » de Yasmine Bouagga sur le blog Azil.

Illustration(s) -
© ANR LIMINAL

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